Autonomie et opposition.
J'ai remarqué autour de moi qu'une majorité des gens en quête de sens profond, ou d'autonomie intérieure finissent par vivre seul. Qu'ils
soient hommes ou femmes nombre d'entre eux vivent sans couple.
J'ai pu constater chez moi aussi, qu'à chaque montée de palier intérieur il y avait un grand besoin de détachement, d'abandon des routines quelles qu'elles soient et que cela amenait des
tensions -subtiles ou exarcérbées- dans le couple ou la famille.

Alors je me suis intérressée à comprendre en profondeur ce qui entraîne une telle envie de destruction des acquis relationnels : pourquoi devrions-nous vivre seul pour connaître l'Amour universel?
Ca ne paraît pas logique, et comment devenir tolérant au quotidien si l'on a que soi ?
En lisant dans mes memoires intérieures je me suis aperçue que les tensions naissent du désir d'émancipation des femmes.
Au cours du temps, nos arrières-grands-mères et nos mères ont dû réagir d'une manière assez vindicative (au moins émotionnellement parlant) pour faire bouger les schemes de pensées très dominateurs qui les asservissaient et les conditionnaient.
A chaque génération, il y a eu des acquis et des droits à l'égalité. Mais pour obtenir ce résultat visible, il fallait qu'intérieurement les femmes prennent une position extrême d'opposition. Cet extrêmisme s'est concrétisé par le mouvement féministe et l'apparition du divorce est venu couronné l'opposition hommes/femmes qui s'est finalement créée.
Donc, pour la génération des femmes post-guerre 39/40, le divorce représentait un acquis positif....dont elles n'useraient pas nécessairement mais que leurs filles ou leurs fils pourraient utiliser "au cas où".
Le cas en question se présente naturellement dans la vie de n'importe quel couple. Cela fait partie intégrante de la vie familiale. Il n'existe pas de croissance sans Printemps et...sans hiver! Le fait est qu'appuyer sur le bouton autonomie intérieure revient à choisir l'isolement. Parce qu'une "toute petite chose" a été oubliée : le principe d'opposition n'est pas un principe d'Unité! J'enfonce des portes ouvertes?
Reformulons : l'intention de départ des femmes de 14-18 et de celles qui ont suivies n'était pas la liberté intérieure, mais la possibilité d'échapper aux "corvées familiales". De nombreuses femmes ont montré à ces époques des chemins non-conventionnels et hors norme (y compris pour nous actuellement)
Alors, si l'on sépare la notion d'autonomie, de plaisir intérieur, de "developpement personnel" de la notion d'isolement, d'utilisation de ses forces pour soi-même et donc d'individualisme, on doit pouvoir créer une réconciliation entre la partie réceptive de soi (qui a besoin d'espace intérieur) et la partie active (qui a besoin d'interrelation).
Cette remise au point des notions doit se faire chez les hommes comme chez les femmes. Ainsi, devenir réceptif ne deviendrait pas nécessairement se "féminiser"...(actuellement beaucoup d'hommes s'épillent ou se maquillent avec des crémes, des soins de toutes sortes.) attention! je ne suis pas opposée à cela, mais il ne faut pas confondre (c'est mon opinion) féminité intérieure, qui est une acceptation de ses sens subtils, de sa créativité, de ses besoins affectifs, de sa participation aux actes familiaux et qui permet le developpement de l'humilité, de la compassion, d'un nouveau regard pour l'autre ; avec les aspects pervers de la féminité tels qu'ils ont été pensés par des générations qui asservissaient l'image de la Femme, la réduisant à une mère ou une séductrice. Il est peut-être temps de sortir de schemes obsolétes.
On n'est pas une fille "autonome" parce que l'on vit seule.
Et on n'est pas un garçon "moderne" et "sensible" parce qu'on s'épile ou qu'on fait se fait à manger!
Je n'attaque personne en particulier, je souhaite juste que autonomie et isolement ne soit liées car ils sont la cause de grande misére intérieure.
Et tant que nous alimentons des préjugés intérieurement, ils se manifesteront par des situations difficiles dans nos vies.
N'opposons plus une certaine image de l'Homme dominateur, à celle de la femme dominée : si mon message vous paraît obsoléte et dépassé, alors comment expliquer qu'autant de jeunes adolescentes se mettent des strings affligeants hors de leur jeans qui montrent leurs culs uniquement pour se donner une image de liberté?
Depuis quand et pour qui il suffit de montrer son anatomie pour se sentir "liberée" des dogmes?
Et la même chose se produit avec l'idée de responsabilité intérieure et de cheminement vers le sacré : la solitude n'est pas une obligation pour sortir des schemes du couple du passé. Nous devons construire avec ce que nous sommes, et modifier nos peurs de se perdre dans la relation à l'autre. Nous devons nous solidifier "à l'intérieur" en acceptant nos faces hommes et femmes, et ensuite nos relations se mouleront sur ce nouveau cheminement, possibilitant un véritable épanouissement.
Maintenant que le but est posé....y a plus qu'à!!! Hihihi Lila