La Liberté d’Etre par LiLa
On nous parle sans cesse de Liberté, mais lorsque l’on choisit d’être libre et que l’on prend véritablement la responsabilité de sa liberté d’être, les groupes sociaux et les individus qui en sont membres, sont les premiers à vous reprocher cette attitude libertaire.
On en conclut rapidement que la liberté est un joli mot, quelle ne doit surtout pas devenir une attitude réelle et une expérience quotidienne, parce qu’elle est incomprise et qu’elle fait peur. Je ne suis pas sûre que la liberté de pensée soit une menace. Je ne crois pas non plus qu’elle corresponde à un manque de discipline ou de connaissance des codes sociaux : mais comment vivre libre s’il faut révérer de vieux maîtres, d'anciens codes de soumissions, une forme de vassalité? Comment exprimer sa liberté d’être s’il faut sans cesse se soumettre à un clan ou à une forme de pensée « orthodoxe » ? Etre libre, exister dans le nouveau monde sont-ils des accroches publicitaires creuses?
En regardant vivre les groupes et les communautés de toutes sortes je me suis aperçue que les plus novateurs ne sont pas les groupes New Age mais les groupes utilisateurs des high-technologie et des start-up. C’est dans ces groupes que le genre (le fait d’être homme ou femme), l’âge, la fonction hiérarchique ou le niveau de salaire compte le moins pour être respecté comme un être humain appartenant au groupe et que le niveau de soumission au leader est le plus bas.
J’ai pu constater, en même temps, l’effet des vieilles guenilles sur beaucoup de New Agers ; les hommes dominent encore largement les femmes même si leurs propositions de travail sont moins intéressantes, celles-ci doivent quémander de l’attention et des espaces de travail avec les méthodes d’autrefois qui ne rendent pas grâce à leur intelligence ou à leurs connaissances. On se demande vraiment si la spiritualité n’est pas recouverte de voiles d’un autre âge afin que la modernité ne s’y infiltre pas, avec discernement et une authentique parole de vérité. Parler d’amour, je crois que même les harceleurs savent le faire. Quant à Etre amour, le concept en usage sur terre dans certains milieux ne correspond pas à l’éthique de la Fraternité à laquelle j’appartiens.
Par ailleurs, le principe de Rayonner la lumière n’en fait pas une profession. Nos enseignants de lumière sont des conseillers, ils agissent comme des guides de haute-montagne en nous permettant de reconnaître les zones dangereuses du terrain ascensionnel et s’ils autorisent que nous utilisions nos talents à travers divers méthodes qu’ils nous transfèrent avec bienveillance c'est essentiellement pour ne pas descendre plus bas par eux-mêmes, or ces méthodes ne suffisent pas à faire de nous des maîtres accomplis en quelques stages! L’intégration des énergies est le résultat d’un travail, qui a ses contreparties. Recevoir des énergies ouTransmettre ses énergies, c’est en recevoir des autres. Partager ce que l’on Est, c’est changer ce que l’on Est avec ce que sont les autres. Certes, dans l’Absolu nous sommes tous Un et indifférenciés, mais les expériences de densification nous ont appris l’inverse : la descente dans la matière est l’expérience de l’identification à un Soi, à une singularité, à une séparation qui n’est pas vécue comme une privation mais une sublimation de certains aspects du Tout, concentrés en Soi pour y être raffinés.
Ainsi, le mot Liberté prend tout son sens ésotérique ; le processus d’incarnation permet de « libérer » l’essence, de la révéler et, se sentir libre, fait croître cette partie du Tout au travers du voyage dans la singularité (l’individualité). Quand une particule du Tout se structure en prenant un corps, elle révèle plus tard sa Quintessence, son Nectar, telle l’abeille fabriquant la gelée royale pour nourrir les larves des reines à venir : notre Conscience s’affaire pour créer les Dieux à venir que nous sommes déjà en substance.
Le paradoxe est finalement que la liberté d’action nous a été donnée afin de concentrer notre essence et ici, au coeur de la société humaine -tout le monde pense qu’il suffit de s’en emparer pour exister- alors que cela n'’est pas aussi facile à mettre en œuvre dans une société où la simple idée de Liberté condamne à l’anathème, à la marginalité, à l’exclusion. J’aimerais savoir à combien on achète la Liberté. A combien d’argent ou de sang versé on estime qu’une personne à suffisamment payer pour avoir le droit d’exister en Liberté ? LiLa