La Chouette s’émerveille
Sans attendre rien de personne,
Dans la nuit noire son chant résonne
Au matin elle fait son nid,
Tendrement elle y dépose ses œufs précieux,
D’un hululement maternant, la voilà voletant
Savant chasseur d’ici-bas.
Parfois, le vent souffle si fort qu’aucune chouette n’ose prendre l’air
Et quand la tempête la désespère,
Patiemment elle ferme ses grands yeux.
Qu’y aurait-il à dire lorsque souffle le vent, meurent les sons.
Dans ce silence gris au vent tourbillonnant,
N’est-il pas plus prudent de se lisser les ailes ?
Avec ce temps à noyer un mammifère,
Comment voler sans se mouiller ?
Le duvet ébouriffé et la peau nue,
Les nouveaux-nés piaillent leur faim,
Leur mère pleine de courage et d’entrain s’élance et tournoie,
Prête à saisir sa proie.
Dans un reste de brise, elle se repose un instant,
Dépose sans minauder son humble présent,
Sitôt ingurgité par les gosiers pelucheux des petits affamés,
Et la danse recommence, encore et encore.
Jusqu’au jour où leurs plumages dessinés, le bec aguerri et l’œil insolent,
Les jeunes s’élancent du nid.
Tant bien que mal les voici qui testent, sans droit à l’erreur,
La force de leurs ailes, la hardiesse de leur cœur
Les plus faibles ne périront pas en vain,
Dame renarde les donnera en pitance à ses propres petits.
Ainsi la nature ne vous veut pas de mal,
La place que vous ne prenez pas, d’autres en feront leurs festins.
Puisque la Paix vous semble délétère
Alors, vous ne vous plaindrez pas
Que la Guerre soit votre compagne régulière,
Et que l’arbre sur lequel vous vous perchez, d’un coup terrible soit tranché.
Car Dame Nature est bonne mère et jamais ne nourrit la haine. Lila