Le monde des chiffres

Publié le par Lilaluz

Le monde des chiffres

Je ne sais pas si vous avez remarqué qu’avant même d’avoir pris forme humaine, d’avoir une identité, un sexe on nous lie aux chiffres : la première chose dont on parle à propos de nous est du nombre de semaines d’aménorrhées, puis on va immédiatement faire une échographie pour mesurer le nombre de centimètres du petit être à venir, sans jamais vous poser la question de l’effet que ça vous fait de devenir parent.

Le suivi d’une grossesse ne se fait pas à partir des sentiments et des étapes psychologiques qui accompagnent la croissance du corps de l’enfant, on se borne aux chiffres qui font le poids, la taille, la date prévue de la délivrance, du nombre de semaines de suivi, les chiffres des analyses de sang résument votre santé, et ceux de l’âge de la mère comptent plus que ses désirs d'en devenir une ou pas. A la naissance rien n’est prévu pour saluer l’enfant affectueusement, on le pèse et on envoie ces chiffres de poids, taille et jour d’apparition servent à établir la certitude de sa bonne santé ou de sa faiblesse, ils servent de résumé de la grossesse, de carte de visite avant d'avoir à suivre un cursus scolaire où la notation sert à suggérer votre potentiel d'intelligence,avant d'obtenir ou pas vos diplômes et un métier...si vous n'êtes pas trop nombreux à chercher dans le même secteur d'activité.

Il y aura aussi les numéros du dossier de la sécurité sociale, de la caisse familiale et de la mutuelle qui donneront la preuve de votre existence grâce à une identité chiffrée administrative. La même chose que pour l’immatriculation de la voiture, des assurances et des comptes bancaires, ainsi que des dossiers en tout genre dont une vie humaine est parsemée.

On chiffre les jours de la semaine, les mois et les années, les dettes des états ou les revenus annuels des entreprises et des particuliers de la même manière indifférente.Toute notre vie est déterminée par des séries de chiffres, on en porte sur nos vêtements, pour définir leur taille ou les périodes de loisir, de travail, d'activité et d’inactivité ou le nombre de rencontres et les fêtes.

Dernièrement on va jusqu’à mesurer le nombre de pas que nous faisons, les grammes d’aliments qu’il est conseillé d’ingérer, le nombre de fruits et légumes qu’il est souhaitable de manger et l’ensemble des tâches –des plus quotidiennes aux sports les plus extrêmes- sont catalogués sous forme de chiffres/ calories dépensées : tout est organisable et gérable à partir des chiffres qui ont cet avantage de pouvoir se regrouper et se fusionner en opérations et en pourcentages sans jamais exprimer aucune émotion, aucune opposition.

Les chiffres parlent de notre vie à notre place, disent nos sentiments patriotiques et notre appartenance politique par le nombre de votants, le nombre de partis représentés, les chiffres des sondages de personnes plutôt pour ou contre une opinion remplacent petit à petit l’avis individuel et le courage de l’émotion.

On chiffre les morts et les naissances avec le même flegme que les constructions, les ingrédients pour une recette de cuisine ou le prix d’un voyage. On dénombre les espèces et le nombre d’individus par famille, le nombre d’arbres sur une parcelle, le nombre de personnes au chômage ou de retraités comme s’il s’agissait de simples marchandises : ce sont des chiffres sur un papier, rien qui suggère une émotion, un sentiment, une réprobation ou un consentement. Tout est devenu si facilement rangé, zen, si dépourvu de surprise ; emballé, jeté peut-être même recyclé car rien n’est plus recyclable que les études chiffrées et les sondages. Il n’y a que les calendriers et les bilans qu’il faut refaire chaque année.

L’Humain était esclave de sa survie, maintenant il est une marchandise, un produit étiqueté comme les autres, emballé dans des centaines de chiffres qui racontent ses maladies, ses deuils, ses soucis, ses « trimestres de vie » en quelques feuilles chiffrées. Dans une série télévisée, bien avant que l’on réduise l’humain au Silence un certain numéro ne voulait pas rentrer dans les rangs, N°9, vous le connaissez ? Ne le dites à personne ! Lila

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A
Mon Dieu, vous sous cet angle c'est terrible, et en plus on n'y pense même pas, on est rentré dans les rangs comme des n° (sourires) ; la solution ? l'éveil, Dieu, la source... non nous ne sommes pas des n° et pourtant si, quand on y regarde de plus près, comme tu le dis Lila, merci de nous le faire remarquer : que de chiffres, et l'Amour dans tout ça ???<br /> Va t-on lui trouver un chiffre aussi, le chiffrer...<br /> Belle et douce journée à vous<br /> Anne-Marie
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A
oui drôle de manière de dire &quot;je t'aime&quot; ... leur éveil est complètement différent d'un être humain à un autre. Il reste du boulot pour &quot;ascensionner&quot;, enfin pour certains, et fort heureusement beaucoup s'y attellent aujourd'hui en ayant &quot;ouvert les yeux du coeur&quot; (ou de l'âme devrais je dire) quelle chance d'avoir des personnes comme toi qui nous y aident et contribuent à cet avancement spirituel : l'amour, le seul, le vrai <br /> Merci<br /> Am
W
Grâce à vous Lila et à travers vous nous ascensionnons consciemment.<br /> MERCI<br /> Williâme
L
L'amour Anne-Marie on le chiffre pas, on le giffle! C'est la méthode humaine pour dire qu'on aime!! Il faut renier et critiquer pour bien faire sentir que l'on a été touché par les propos des autres, spécialement si on aime : c'était une phrase attribuée à Jésus &quot;frapper et on vous ouvrira&quot;, certains pensent qu'en frappant leurs compagnes ou leurs compagnons, ou leurs enfants, la porte de leurs coeurs sera facilement accessible... Jésus disait aussi &quot;laisser venir à moi les petits enfants&quot; et certains ont cru qu'il fallait en faire des quintaines! C'est fou comme l'être humain comprend les choses à sa façon! Mon humour est un peu noir, j'espére que tu n'es pas raciste !? ....je déconnes, de temps en temps, sinon tout est vraiment fermé et sans échapatoire, hein?
W
C’est vrai Lila, quel tourbillon de chiffres !<br /> Mais le créateur à peut être commencé par les lettres (l’imagination) « Le Verbe fait chair » et a utilisé les chiffres pour sa réalisation, <br /> Et ceux qui tentent de nous réduire à une marchandise étiquetée devront se souvenir que dieu et partout et même dans les GENCODES (EAN ;European Article Numbering) à 13 chiffres 12+ 1… <br /> et la terminaison pourrait bien être le 9 ! non.<br /> Williâme
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L
L'idée de ce texte était surtout de faire prendre conscience à ceux et celles qui se pensent libres d'influences, que si nous avons eu le libre-arbitre, c'est-à-dire le choix de nos comportements, des valeurs pour établir notre société comme nous la pensions et celui de nos émotions, ce choix est désormais fixé par les chiffres et non plus par la sensibilité et les préférences. Avant nous pouvions préférer vivre à la campagne ou à la ville, maintenant que nous vivions à la campagne ou à la ville, nous sommes étiquetés comme des poules sous cellophane. Echapper à cela n'est plus possible, reste à s'en accomoder ou à ascensionner, changer de niveau d'influence sur la matière grâce à l'Esprit. C'est un peu radical, mais rien ne dit que ce processus doit être une décision personnelle...peut-être est-ce toute la création qui se transforme maintenant avec nous, par la &quot;grâce de Dieu&quot; en quelque sorte. Merci pour cette occasion de partage. (et tant pis pour Guillon le Bougon! )