La planète cristalline
Hier, il faisait beau dans mon quartier, alors on a décidé d’aller se promener dans les environs.
Nous sommes allés au cirque romain qui reste à déblayer, parce que c’est un endroit assez particulier. Et puis les enfants ont demandé à retrouver les bois de notre ancien village, situés sur la hauteur du plateau, l’endroit n’est pas énergétique, mais c’est sur ces mêmes sentiers que je méditais tous les jours après mon retour du Brésil, j’y récupère encore des miettes de l’entrain de mon arrivée et le souvenir des conversations avec les Maîtres de la Fraternité.
Il n’y avait pas de surprise, seulement la fermeture d’un cercle d’énergies anciennes.
Pour les enfants c’était la constatation qu’ils avaient grandi : l’endroit avait perdu de sa vastitude ; les pâtures, les champs et les bois qui leur semblaient autrefois immenses, aujourd’hui ils les avalaient en quelques pas.
Nous sommes allés dans tous leurs endroits ; ils étaient déçus de n’avoir reconnu personne : la vie continuait avec de nouveaux enfants et des familles qui reproduisaient à l’identique notre propre façon de vivre …cela m’amusait de les voir comprendre que la vie -où que l’on soit- est une suite de découvertes.
Les lieux ne sont notre « chez soi » que le temps où nous les habillons d’amis et d’habitudes.
Durant toute la ballade j’avais été fascinée par les zébrures blanches dessinées sur l’azur du ciel. A la fin du jour, le soleil donnait un nouveau spectacle de lumière dorée : la lumière s’étirait partout, le ciel était enchanté et l’air tellement doux…
En repartant vers notre actuelle demeure, je pensais à mon véritable « chez moi », je me demandais dans quelle mémoire se trouvait ce sentiment rassurant d’appartenir à quelque part.
Nous roulions, l’air devînt plus frais et prit une senteur de prâna, ma fontanelle s’ouvrait et une part de moi-même s’envolait vers « au-dessus ». En une seconde, j’embrassais avec ma force psychique la stratosphère, déjà la Liberté trouvait les ascendants qui m’emmenaient loin autour de la Terre.
J’ai regardé cette magnifique planète ennuagée et bientôt les archanges du Portail se sont manifestés.
Ils m’ont accompagnés à travers les longs couloirs de lumière, nous avons montés des paliers et encore des paliers jusqu’à rejoindre le premier degré de l’univers d’Harmonie.
De loin, j’apercevais une galaxie lumineuse enroulée de douceur.
En m’approchant, les tintinnabulements cristallins des planètes traversaient mon corps. L’une d’entre ces terres de lumière rose et dorée résonnait particulièrement sur mon plexus, lorsque mes yeux ont caressés l’avenue principale d’une des villes que nous survolions, j’ai senti mon esprit défaillir : toute ma conscience voulait se poser et revivre « là » pour l’éternité…mais la voiture virait à gauche, remontait la route raidie par la pente sèche.
Ma vie était d’abord ici, sur Gaïa. Je ne le regrettais pas : quelque soit mon état de conscience d’origine, à chaque étape correspond une responsabilité.
J’ai aspiré par mes sens éveillés toutes les particules de lumière que je pouvais en ces instants de pure Harmonie, et puis nous étions arrivés, il fallait redescendre de voiture, ouvrir la porte et préparer le dîner…
Maintenant vous savez que l'on n'oublie jamais totalement d’où l’on vient. Lila