La Guérison
Je fus conduite dans le jardin. J’y installais le tapis et le zafu, à l’ombre de l’immense sapin qui me servirait de guide et de protecteur pendant tout le temps qu’il me faudrait.
J’avais pris toutes les pierres de soutien que les fées me conseillaient puisqu’il me faudrait aller dans les zones difficiles qui me retenaient prisonnière d’anciennes blessures, je savais que
peut-être j’allais encore souffrir mais je n’avais pas peur : avant toute progression il faut fermer les vieux dossiers.
Je me suis installée et j’ai attendu que le chemin vienne à moi.
Il s’est présenté sous la forme d’un sentier étroit et sale, dans un labyrinthe de pierres taillées. Au fur et à mesure une odeur de remugle me saisissait les sens, j’avançais prudemment en
comprenant ce qu’il me faudrait affronter. Je restais attentive à mes sentiments afin de ne ressentir aucune haine.
Dés que j’aperçu sa silhouette massive et cornue, je savais qu’il s’agissait de la figure mythique du Minotaure, symbole de la cruauté et de l’innocence bafouée. Ce sujet étant déjà traité, un
rayon de lumière et de compréhension éclaira l’endroit et le monstre disparut.
A sa place les souvenirs et les gens affleuraient à ma mémoire. Les liens énergétiques inappropriés se révélaient pour être coupés par ma conscience aiguisée.
Ces choses n’étaient plus parties de moi, je n'avais plus rien à en dire et le sentiment profond qui me venait était de la compassion pour tous ces êtres qui s’étaient tellement efforcés de
servir la souffrance et de l'enseigner : ils avaient fait d'elle leur maître au point de remplacer l’idée du bonheur et l’odeur des fleurs par la révolte contre l’amour et l'innocence,
en toutes circonstances.
En touchant ces mots « Amour » et « Paix » avec ma conscience, j’ai senti la douce énergie de la Shatki, énergie du Ciel, descendre lentement et s’installer au
centre de mon chakra afin d'y révéler la Bakti : la plénitude issue de nos actes de mérite.
La Bakti est l’acte de faire le bien mais c’est également le résultat de ce bien représentée symboliquement par l’ouverture du lotus en une lune sous le nombril et illustrant la sensation de
réceptivité, de liberté et de sérénité joyeuse.
L’ouverture de Svadhistana chakra au niveau de la Bakti est un éveil à la sérénité entreprenante de l’enfance et à l’authenticité, ce qui signifie un retour à la Virginité de
l’énergie.
Après ce long chemin, Artémis, la déesse de la végétation et de l’énergie vitale a constaté ma guérison : elle m’a dit que parfois l’on vit des choses qui ne nous sont pas
destinées alors, nous ne sommes ni victimes, ni coupables seulement porteurs d’un stigmate à cause de la souffrance engendrée et vécue par d’autres. Dans ce cas on ne parle pas de karma mais
de Boddhisattva : révélateurs de souffrance et porteurs de guérison. Mon énergie s'en trouvait transformée et débarrassée des scories.
La deuxième partie du travail consistait à retirer les couches d’énergies cristallisées sur les organes, les êtres qui m’assistaient m’ont prévenus que cela serait douloureux et effectivement un
peu plus tard, au moment où tout était fini, que je me détendais en pensant à autre chose, je me suis trouvée mal à m’en évanouir.
On ne m’a pas convaincu que la sensibilité mérite qu’on la mette sans arrêt à l’épreuve car même les animaux savent se traiter avec respect et tendresse ; en fait, seul l’homme blessé
voit la vie comme un parcours d’obstacles et d’accidents où douleur et frustration trônent en maîtres absolus et permettent de mesurer la grandeur d’âme, le courage et la
combativité.
Valoriser la souffrance c’est être défectueux dans son approche de la vie et se couper de la grande bonté de l’Esprit.
Pour vivre dans l’éternité il faut renoncer corps et âme à la souffrance ; la vôtre ou celle dont vous avez hérité car la souffrance n’appartient pas au Bien, elle est l’alarme qui
témoigne d’un désajustement entre l’intuition qui vous préserve du mal et le chemin de l’Amour et de la préservation.
Ce qui nous rend méritants aux yeux des Anges, ce qui nous donne richesse
intérieure et prospérité c’est notre Foi dans l’action et le courage de suivre la voix du cœur en toutes circonstances ; cela est récompensé…à la hauteur de ce que nous nous autorisons à
recevoir. Nous sommes nos propres geôliers d’une cage qui est constamment ouverte vers la Liberté : quand franchirons-nous le seuil ? Lila-Sananja