La guerre ou l'abondance?

Publié le par LilaLuz

La guerre ou l'abondance?

En France, certains se congratulent d'avoir réussi à vendre nos avions de guerre à des pays qui ne sont pas nécessairement des alliés de longue durée. Cet acte, relativement ordinaire et commercial est le sujet d'ambiguïtés dont les conséquences deviendront la 3ème guerre mondiale et la possibilité de faire naître le 4ème Reich.

L’un des avions Rafale que nous venons de vendre au Qatar ou l'un de ceux que nous pourrons vendre à l'Egypte aura la maladresse d'être touché par les troupes de Daesh et tombera de manière inopportune sur le territoire de l'Arabie Saoudite. Ce qui pourrait n'être qu'un simple problème de récupération de pilote et d'un avion de combat sera hélas le propos d'une longue série de négociations et l'occasion d'un bras de fer entre plusieurs nations manipulées aux fins de créer un conflit armé et une "frontière nette". Les médias seront comme d’habitude le moyen de convaincre de la bonne foi d’une implication massive des troupes militaires de l’Otan auxquelles de nouvelles et grandes nations viendront s’ajouter. De nombreux pays se sentiront obligés, par leurs alliances, leur histoire ou leurs préférences religieuses à prendre parti clairement et financièrement. Certaines nations importantes engageront le combat avec leurs alliés traditionnels mais, quelques années plus tard, changeront leurs positions et leur objectif en devenant allié de leurs anciens ennemis.

Le chantage politique, l'espionnage et la trahison seront les caractéristiques de cette méta-guerre qui sera la compilation de toutes les autres formes de guerres mondiales, raciales, religieuses ou morales. Le niveau de conflit sera intense car il impliquera les croyances religieuses et les convictions morales, raciales et politiques des individus. Etant donné qu’il sera difficile de connaître la position morale et le niveau de confiance à attribuer à ses propres troupes, à ses camarades de combat et aux nouveaux alliés, l’état psychologique des individus se dégradera rapidement après les 2 premières années d’implication. Pourtant il est probable que la totalité de cette guerre s’étire sur 15 ans de combats réels et 22 ans de combats résiduels avant une totale pacification et un début de reconstruction. Au départ, les frappes et le vocabulaire employé pour décrire les zones de combat sembleront propres et légaux. Pour les populations civiles, les médias s’arrangeront pour donner l’impression d’une succession de petites guerres locales, ciblées et gérées. Cependant, sur le terrain, certaines batailles auront le même impact que Verdun, Diên Bien Phu, Pearl Harbor ou Stalingrad. Certaines zones de l'Afrique deviendront des charniers à ciel ouvert, sur des milliers de kilomètres et il arrivera que les vents emportent l'odeur de putréfaction à des milliers de kilomètres au-delà de l'Atlantique et jusqu'au Sud de l'Europe.

Les blessures des hommes de toutes les nations impliquées seront très différentes des autres guerres, car il y aura des facteurs biologiques inconnus ou méconnus, mal soignés. Les vaccins ne seront pas suffisants pour couvrir tous les types de viroses ou infections et les blessures s'infecteront bien plus vite que sur les autres continents, prenant des proportions insupportables pour le moral des survivants. Les zones de repos et les QG médicaux seront insuffisants. Les transports seront prépondérants et leur coût au fil du temps sera une cause de restriction progressive des moyens de combattre, des retours-famille et des divers besoins sur le terrain. Ces manques augmenteront le stress et les désertions d’un côté comme de l’autre.

Les plus graves blessures ne seront pas physiques mais dûes au stress –post traumatique. Le manque de confiance au sein des sections, l'aptitude à la trahison de part et d'autre, pour des raisons variées ; politique, anarchisme, religieuse, par lâcheté ou pour des commerces d'information, l'individualisme total au sein des groupes, rendront les tensions intérieures insupportables pour nombre des combattants. Les temps d'obligation sur le terrain seront réduits et renouvelés souvent dans les premières années pour éviter que les personnels ne deviennent fous mais cela n’évitera pas les risques d’automutilations et de suicide individuel ou familial sur le long terme.

La gestion des conflits locaux ne sera pas toujours possible et il y a plusieurs possibilités pour créer une guerre totale sur l'ensemble des territoires africains en même temps. Cette option est la pire, donc on peut d'ores et déjà compter qu'elle sera choisie par nos dirigeants. Lorsque les conflits du Nord de l'Afrique dépasseront la durée de 4 ans, nous entrerons dans la seconde phase d'un conflit centrafricain de 9 ans. En tout, la durée totale de ces guerres et de leurs conséquences s'étaleront sur environ 22 ans dont 15 années de conflit armé actif.

Les conséquences pour les populations civiles africaines ressemblent à ce que nous avons vus lors des dernières guerres européennes, asiatiques ou orientales. Des déplacements de population conséquents, des groupements armés éparpillés qui se vendent au plus offrant, des pillages et des violences sans nom sur les plus vulnérables, la disparition des gibiers et le trafic à grande échelle des dernières espèces protégées et de drogues pour financer l’armement ou procurer de l’alimentation.

Les conséquences pour les autres continents sont variées également : d'abord l'insécurité au sein des villes reliées aux combattants de retour chez eux. Les personnels envoyés seront traumatisés pour de nombreuses raisons, certaines seront d'ordre chimique, moral ou psychologique. La majeure partie des combattants seront déréglés dans leurs bases physiologiques ; leur temps de sommeil, leur choix alimentaire et leur niveau de testostérone auront un impact sur le fonctionnement de la thyroïde, occasionnant des épisodes psychotiques. Cela aura pour conséquences de rendre certaines personnes imprévisibles lorsqu'ils seront en repos au sein de leur famille, puisque ces moments de relaxation profonde laisseront remonter le stress et plus celui-ci sera profond, plus les risques seront divers. Le taux de suicide au sein des troupes n'aura jamais été aussi élevé dans toute l’histoire des armées, surtout à partir de la 3ème affectation sur le terrain. Les plus jeunes resteront marqués toute leur vie, certains préféreront ne jamais concevoir d'enfants ou ne pourront plus envisagés une réinsertion sociale et familiale normale ; cela paraît anecdotique mais il s'agit d'une génération entière de jeunes hommes et de jeunes femmes en bonne santé physique issus des populations occidentales. Les zones de conflit Irak et Afghanistan fourniront des combattants robustes, convaincus et vétérans qui choisiront autant le camp islamiste que le camp occidental, ce qui rendra difficile la représentation psychologique de « l’ennemi » pour les uns comme pour les autres. Je ne m’étendrais pas sur les autres aspects de ces conflits dont notre humanité aura tellement honte que personne n’y fera référence jamais.

Rien n’est encore arrivé, pour l’instant ce ne sont que les chimères d’une voyante …une Cassandre parmi d’autres. C’est pourquoi il est encore temps de choisir l’option de l’Abondance.

L’abondance est une redéfinition du terme de PROFIT légal. Une redéfinition juridique du droit des peuples à recevoir une part du PIB de leur pays sous une forme salariée ou sous forme de rente participative, comme dans une entreprise. La confiscation des bénéfices réalisés par divers groupes internationaux en misant sur la dette des pays.

Il est fort improbable que cette option soit choisie. Cela exigerait un courage partagé par tous les dirigeants humanistes autour du globe. Cela demande d’accepter que l’argent, lorsqu’il est mal réparti puisse être redéfini pour le mieux-être des populations. Il est évidemment inconcevable pour une personne qui est en compétition avec les plus hautes élites financières d’imaginer ne serait-ce qu’un instant, de délaisser le plaisir de gagner de l’argent au profit d’une redistribution relative et salutaire des richesses excessives ; les systèmes politiques étant dépendants d’une machinerie financière complexe et élitiste, peu d’entre les hommes politiques auront la possibilité réelle de changer la donne. A la fois par manque d’alliés capables de les aider à transformer les choses et aussi par carriérisme. Quel que soit le niveau atteint, il semble que les hiérarchies financières s’étirent vers des niveaux insoupçonnés.

Le résultat de cette déification du profit crée la disparition à court terme de notre environnement, des espèces vivantes et progressivement celle des populations déshéritées afin de préserver les plus riches. Dans ce cadre stéréotypé dans lequel les principaux pouvoirs sont aux mains des pays à dominante occidentale, on comprend pourquoi les guerres sur le continent africain peuvent s’étirer sur des milliers d’années sans que personne n’y trouve à redire. Cela s'apparente à du racisme, caché sous une forme de guerre pour les valeurs religieuses ou "morales". Une moralité bien blanche et pure...quelle que soit notre couleur de peau.

Personnellement j’aurais tant aimé les solutions différentes comme l’Union des pays africains afin de créer un système politique et juridique cohérent pour défendre les intérêts africains, comme cela existe sur d’autres continents. J’aurais aimé que les différences ethniques disparaissent dans le cœur des Africains et qu’ils apprennent à se donner de la valeur individuellement et collectivement. J’aurais aimé que ce monde valorise plus la vie humaine et l’éducation des plus démunis pour permettre une évolution des conditions d’hygiène et des démographies d’une manière moderne. J’aurais aimé que nos populations occidentales soient moins passéistes, moins colonialistes, moins fières de leur pouvoir si injustement utilisé depuis des siècles.

Certains diront que mes rêves n’ont pas plus de valeur que les leurs, pourtant, c’est dans mes cauchemars que vous vous réveillerez bientôt. Lila

Publié dans Messager de lumière

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