Derrière la Vague bleue, le besoin d’une solidarité internationale renforcée
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Tel un oracle, les urnes municipales ont parlées. Qu’aurais-je à y ajouter ?
D’abord des félicitations à ceux qui s’en vont pour le travail accompli : merci pour votre engagement collectif et individuel. Assumer des fonctions, représenter sa ville ou son pays n’est pas facile tous les jours, cela demande de l’abnégation. A ceux qui entrent en de nouvelles fonctions : courage ! La solidarité, l’esprit d’équipe, l’ouverture d’esprit, le respect sont nécessaires pour créer l’avenir et réaliser -un peu- des projets engagés.
Les grandes réformes du travail, des retraites, de la santé ne sont pas l’apanage d’un parti mais sont une préoccupation pour tous les citoyens quel que soit leur tendance politique. Le capitalisme d’usure, l’esclavagisme prennent de nouvelles formes recréant de l’exclusion sociale et morale à travers la précarité et l’appauvrissement culturel, dénoncés par tous les gens honnêtes à leur manière, le travail de réactivation économique est la responsabilité de tous, pas d’un homme seul, d'un gouvernement ou d’un pays.
Paradoxalement, être riche aujourd’hui n’est plus le moyen unique de s’émanciper de la masse ou réussir professionnellement, de même qu’être célèbre ne demande pas forcément un talent singulier : il suffit de faire le buzz un court instant et surfer la vague. La vague bleue n’est pas prête de s’arrêter, puisque le socialisme ne s’exprimera plus en France de la même façon qu’autrefois, les idéologies de solidarité ne se vivent plus de manière politique mais associative : sur le terrain et dans l’engagement au quotidien. Les gens ne veulent plus dépendre de la bénédiction d’un leader aussi charismatique soit-il pour vivre des rapports d’entraide, ils s’engagent selon leurs possibilités. L’individualisme politique continuera d’exciter les carriéristes bien que globalement les peuples s’attendent à ce que la politique serve à créer le futur, à anticiper les besoins des peuples. Lorsqu’une politique n’est pas bien comprise on attend du leader qu’il explique ce dans quoi il est engagé, par respect pour les facultés de compréhension de ses concitoyens. Par exemple, pour expliquer les besoins d’économie dans les dépenses publiques, on peut comparer les taux d’endettement des pays en concurrence directe avec le nôtre sur la base des actifs afin que l’on se rende compte de la place de chaque pays au sein de cette communauté européenne qui rogne sur les activités qui fonctionnent sans nous proposer une vision d’avenir : on sait ce que l’on nous retire mais qu’espère-t-on y gagner, au final ? Ce qui certain est que l’Europe gérée par Angela Merkel a fait autant de mal économiquement que la Seconde guerre mondiale chez les peuples en résistance au 3éme Reich …ironie du sort ou vengeance ciblée ?
Le passé est mort, enterrons le passé. Et avec lui, doivent s’effacer les vieilles querelles, les affrontements inutiles : nous avons besoin de nous rassembler sur le vrai front qui n’est pas politique mais climatique et écologique.
Nos arrières-grands parents ont fait des guerres nationalistes parce qu’ils aimaient leur pays. Ces pays ont continués d’exister avec ou sans la guerre et se sont enrichis culturellement, économiquement. Nos grands-parents ont fait des guerres politiques et idéologiques parce qu’ils aimaient l’abondance et que tous les peuples n’envisageaient pas cette abondance selon la même façon de produire et de partager les richesses. La génération née en 1970 a vécu en guerre économique, en compétition avec tous pour survivre à « la crise » : du cousin au voisin en passant par tous les pays du monde, nous étions toujours en concurrence avec « l’autre ». Pourtant le monde a continué de s’enrichir par les échanges culturels, industriels, technologiques au point de faire fondre les glaces de la guerre froide et tomber les murs idéologiques : nous sommes reliés plus qu’auparavant avec les continents et les amis de l’autre bout du monde.
Tout est conçu pour nous séparer psychologiquement et physiquement les uns des autres, pourtant nous avançons en nous rapprochant et en nous comprenant mieux au fil du temps : la culture planétaire évolue sur la base de nos complémentarités. Cela nous rend solidaires. Nous voyions chez les grands peuples des rapprochements qui effacent les idéologies au profit des échanges commerciaux : le commerce n’est pas un péché. En revanche, l’usure et le profit mal redistribués sont des péchés dans toutes les religions et selon toutes les recommandations philosophiques....on aimerait donc que les vrais Picsous soient épinglés, plutôt que leurs salariés. On doit rester fidèle à ce que l’on est, même si l’on grandit, que l’on parle plusieurs langues, que l’on bronze ou que l’on mange d’autres nourritures ; évoluer ne signifie pas s’oublier, l’humain est un être social empathique, il se reconnaît dans l’autre, il voit les ressemblances et s’intègre par l’imitation, par l’échange et la collaboration. Il y aura toujours des gens pour craindre les guerres de religion : elles auront lieu là où elles sont rendues possibles, où l’isolement et l’absence de futur prédominent. La guerre donne une raison de s’accrocher à la vie à ceux qui ne possèdent rien.
Le plus gros défi pour les prochaines générations est une guerre climatique de longue durée. Notre avenir collectif est en jeu. Nous commençons à en voir les prémisses, mais cette abomination n’est pas décidée par des humains, elle ne s’arrêtera pas lorsque nous serons épuisés, quand nous choisirions de signer l’armistice : elle ne s’arrêtera pas lorsque nous aurons faim ou soif d’eau potable. Les cycles naturels de la Terre nous dépassent. L’abondance « normale » d’aujourd’hui deviendra rare si nous n’y prenons pas garde dès maintenant. Il n’est plus temps de glorifier les séparations entre les peuples : tous les cœurs et toutes les idées sont nécessaires pour arranger un avenir à l’Homme. L’Argent d’aujourd’hui est précieux, les moyens d’en faire plus ne se trouveront pas si facilement, plus tard. Nous vivons une période de relative harmonie et de prospérité. Il faut en jouir et anticiper le manque en changeant vraiment nos habitudes.
De nouvelles terres actuellement sous-marines apparaîtront dans les décennies à venir mais il faut apprendre dès maintenant à terra-former des terres salées ou désertiques pour les rendre cultivables, gérer l’eau des zones arctiques et antarctiques, commencer à créer des réserves d’eau potable partout où les populations sont affaiblies, il est possible de faire refleurir le désert ou l’utiliser en lieu de recyclage. Les projets d’envergure pour créer des emplois, régénérer des zones abîmées ou utiliser des espaces désertiques ne manquent pas si l’on commence à penser en oubliant le passé et en se positionnant vers l’avenir d'une manière communautaire. Hier nous avions peu d’argent mais beaucoup de ressources, demain nous aurons moins de ressources. Il faut penser « global » et comprendre que les terres, les pays, les individus ne perdent pas leur culture, leur langue ou leur histoire lorsqu’ils s’ouvrent à une plus large vision d’eux-mêmes, qu’ils collaborent et créent des liens complémentaires.
J’ai l’air d’une idéaliste ? Pas tant que ça et plus pour longtemps…. Lila